L’historien local Alain Fernagut explique ici les origines des armoiries de la ville d’Houplines :
Elles sont « de sable au chef d’argent », c’est-à-dire que le champ de l’écu est de couleur sable (noir) et que la partie supérieure de l’écu est de métal argent (blanc). Ces armes sont celles de la famille d’Isenghien, les Vilains de Gand, famille qui conserva la terre d’Houplines de 1611 jusqu’à la Révolution française… Mais Houplines a appartenu à différentes familles au cours des siècles : celles de Maisnil, de Poucques, de Montmorency, de Mérode et d’Isenghien. Retour sur ces épisodes historiques qui ont contribué à la "formation" de notre commune : Un des plus anciens documents faisant mention de la commune est la donation faite, en 1229, à l’abbaye de Marquette par Ferrand de Portugal et son épouse Jeanne de Constantinople, comte et comtesse de Flandre et de Hainaut de 1204 à 1244, de tout ce qui leur appartenait dans les moulins sis à Houplines.
Cette donation fut modifiée trois années plus tard par les mêmes, qui accordèrent lesdits moulins à Pierre de Maisnil, celui-ci considéré comme étant le premier seigneur d’Houplines. Les armoiries de cette famille étaient «d’or (jaune) au franc canton de sable (noir) » (le canton est une partie carrée qui occupe l’un des angles de l’écu ; le franc-canton est celui du chef, sur le côté gauche du spectateur).

Les « de Maisnil »

La seigneurie d’Houplines apparaît donc, dès le XIIIe siècle,  démembrée en plusieurs fiefs, eux-mêmes divisés par la suite en plusieurs arrière-fiefs. Les héritiers de Pierre de Maisnil furent son fils, Gérard de Maisnil, puis le fils et la fille de ce dernier, Gérard d’Houplines et Marguerite. Et ensuite, Piéron d’Houplines, Jean d’Houplines dont la présence est attestée en 1388 dans un rapport et dénombrement de la seigneurie, Gérard d’Houplines (décédé en 1448), et Jean d’Houplines (décédé en 1450).
Ce dernier n’eut qu’une fille. Agnès d’Houplines (décédée en 1482), dernière héritière de la maison de ce nom, qui épousa Charles de Poucques (décédé en 1512) et lui apporta la terre d’Houplines.
Les « Poucques »
Cette famille de Poucques tirait son nom d’une terre de la Flandre orientale et son origine des comtes de Flandre. Ses armes étaient « d’or (jaune) au lion de sable (noir), passant (lion dans la position de marche), armé et lampassé de gueules (les griffes et la langue rouge) ». En 1307. Gérard de Maisnil, 3ème seigneur d’Houplines, avait vendu le fief des moulins d’Houplines (appelé plus tard de Molimont) aux frères Jean et Eulart de Poucques, le grand-oncle et le grand-père de Charles de Poucques. Cette maison allait par la suite réunir dans ses mains la seigneurie presque complète de la terre d’Houplines et la posséder sans interruption pendant plus de deux siècles.
Charles de Poucques n’eut qu’une fille et héritière, Marguerite, qui épousa Georges Inghelvert, bourgeois de Lille. Et ce couple eut, entre autres enfants, Pierre Inghelvert, qui, en 1547, vendit à Baudouin de Montmorency, seigneur de Croisilles - son cousin au quatrième degré du côté maternel - la portion de la seigneurie d’Houplines qui lui appartenait.

Les "Montmorency"

Baudouin de Montmorency, chevalier, seigneur de Croisilles, Houplines, Molimont, etc…, descendait, lui aussi de la famille  de Poucques. Avec l’acquisition qu’il venait de faire à Pierre Inghelvert, il réunissait les deux fiefs de la seigneurie d’Houplines, divisée en 1307, et la posséder, à partir de cette époque, pleine et entière. A sa mort, survenue en 1566, son fils Georges de Montmorency lui succéda. Grand bailli de Bruges et grand veneur et forestier du comte de Flandre, il n’eut qu’une héritière, sa fille Jeanne de Montmorency.
Ainsi, à la fin du XVIe siècle,  la seigneurie d’Houplines passa de la maison de Montmorency-Croisilles dans celle de Mérode, par le mariage de Jeanne de Montmorency-Croisilles, à Philippe de Mérode, chevalier, comte de Middelbourg, vicomte d’Ypres et seigneur de Linselles. Leur fils aîné, Philippe, mourut sans alliance en 1629, et leur fille, Marguerite-Isabelle de Mérode, devint alors comtesse d’Oignies, Middelbourg, dame de Lannoy, Glageon, Waucourt, Houplines, etc... Elle épousa, le 4 octobre 1611, Philippe Lamoral Vilain de Gand, comte d’Isenghien, baron de Rassenghien, gentilhomme ordinaire de la chambre de l’archiduc Albert qui l’avait armé chevalier de sa propre main en 1618. Il mourut en 1631 et sa veuve lui survécut 48 ans. Les armes de la famille de Mérode étaient « d’or (jaune à quatre pals de gueules (bandes verticales rouges), à la bordure engrêlée (dentelée) d’azur (bleue) ». Plusieurs communes de l’Avesnois portent ces armoiries, faisant partie du marquisat de Trélon, érigé en 1626 en faveur de la famille de Mérode : Eppe-Sauvage. Ohain, Trélon  et Walers.

blason HouplinesLa famille Isenghien

La comtesse douairière d'Isenghien, Marguerite-Isabelle de Mérode, mourut à Bruxelles en 1679. Mais elle avait fait donation, en 1677, d'une grande partie de ses terres, dont la seigneurie d'Houplines, à son petit-fils, Jean-Alphonse Vilain de Gand (1655-1687), fait prince d'Isenghien par Louis XIV. Puis, ce fut le fils de ce dernier, Louis de Gand de Mérode-de Montmorency (1678-1767), maréchal de France, chevalier des ordres du roi et lieutenant-général de la province d'Artois, et gouverneur d'Arras, qui hérita des seigneuries de Lannoy et Lys, Linselles, Capinghem, Englos, Sequedin, Lomme, Carnoy et Houplines. N'ayant pas eu d'enfants, malgré trois mariages, ce fut ensuite sa nièce, Elisabeth-Pauline de Gand-de Mérode-de Montmorency, princesse d'Isenghien, fille de son frère Alexandre-Balthazar, qui lui succéda. En 1755, elle épousa, à Paris, Louis-Léon-Félicité de Brancas, dit le comte de Lauraguais. Cette union ne fut pas heureuse et les époux se séparèrent, mais une fille était née de leur alliance, Antoinette-Candide-Pauline de Brancas. Sous la Révolution, Elisabeth-Pauline Gand, ex-comtesse, fut accusée de conspiration par le tribunal révolutionnaire de Paris et elle fut guillotinée le 28 Pluviôse an II (16 février 1794).

Cette famille des Vilain de Gand conserva la terre d'Houplines de 1611 jusqu'à la Révolution, le dernier seigneur en étant Antoinette-Candide-Pauline de Brancas, comtesse de Lauragais. Celle-ci, née en 1758, avait épousé Louis-Pierre Engelbert, prince héréditaire d'Arenberg, à Paris en 1773. Elle possédait encore Houplines le 3 janvier 1792.
De « la très-noble et très-anchienne mayson surnommée Vylaeyn », on dit : « Il n'y a vilaeins noble que en Flandres. Cette maison porte : de sable au chief d'argent, et crye : Vilaeyn le noble ! A Gandt le noble Vilaeyn ! ». Ainsi, ce sont les armes des Vilain de Gand de la maison d'Isenghien, « de sable au chef d'argent », que la ville d'Houplines adopta pour blason. Elles sont accompagnées de la Croix de guerre 1914-1918, décernée le 18 septembre 1920. Ces armes sont également portées par Ennetières-en-Weppes, commune qui fut cédée à cette famille en 1582 par l'abbaye de Saint-Pierre de Gand, ainsi que par Sailly-lez-Lannoy, commune qui leur appartint au XVIIe siècle.


logo d'HouplinesLe logo

Le logo d'Houplines a été créé en 2005. Il a été présenté pour la première fois le vendredi 16 septembre à l'occasion de l'inauguration de l'exposition « Houplines à la Belle Epoque », organisée par le comité d'histoire local. Ce logo est intitulé « une ville à la croisée des chemins ». Dans le bleu du ciel se dresse la silhouette de l'hôtel de ville, placée à l'intersection de deux routes formant le H d'Houplines. L'une des routes semble être celle qui longe la vallée de la Lys, d'Armentières à Frelinghien, et l'autre semble être celle qui conduit vers la campagne. Quant à la couleur verte, elle rappelle la nature.
Ce logo a pour but de faire parler d'Houplines, et le nom de la cité, écrit en toutes lettres, indique immédiatement son appartenance. Il s'agit d'une manière moderne de rendre plus visuelle l'identité de la commune, ce qui ne pouvait pas forcément l'être avec les armoiries, une grande majorité de personnes ne les connaissant peut-être pas.

Articles publiés dans La Voix du Nord les 2, 3 et 4 novembre 2010.
Auteur : Alain Fernagut, historien local